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Abécédaire de l'esclavage des Noirs / Gilles Gauvin / Dapper (2007)
Titre : Abécédaire de l'esclavage des Noirs Type de document : texte imprimé Auteurs : Gilles Gauvin, Auteur Editeur : Dapper, 2007 Description : 165 pages. Lieu d'édition : Paris ISBN/ISSN : 978-2-915258-21-9 Résumé : Entre le XVe et le XIXe siècle, 12 à 15 millions d'Africains ont subi un exil brutal. Cette déportation massive a été reconnue par l'État français, et, le 10 mai 2006, la République française commémorait pour la première fois, sur le sol métropolitain, les mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. Cette date de célébration nationale, proposée par le Comité pour la mémoire de l'esclavage, présidé par Maryse Condé, et décrétée par le président de la République Jacques Chirac, était l'aboutissement d'un long processus. Votée à l'unanimité du Parlement le 10 mai 2001, la loi, portée par Christiane Taubira, députée de Guyane, avait qualifié l'esclavage et la traite négrière pratiqués par les Européens de crime contre l'humanité.
L'histoire de ce que le révolutionnaire Mirabeau considérait déjà comme un «crime des nations» fait partie intégrante de l'histoire de France. Les programmes de l'école primaire (cycle 3), du collège (quatrième) et du lycée (seconde) prévoient d'ailleurs l'étude des périodes durant lesquelles s'est déroulée la traite négrière. Mais il reste beaucoup à faire pour que le public apprenne qu'elle ne se résume pas au schéma du commerce triangulaire et à l'abolition de l'esclavage proclamée en 1848 par Victor Schoelcher. Il s'agit d'évoquer aussi la mémoire d'une vie quotidienne faite de souffrances terribles, d'une négation de l'identité humaine, organisées par les États européens à travers des règlements, édits, législations, réunis quelquefois sous le titre générique de Codes noirs, mais faite également de résistances et de révoltes dont le marronnage et les insurrections furent les principales formes. Les répressions furent toujours sanglantes, mais l'enfermement de Toussaint Louverture au fort de Joux n'empêcha pas Haïti de devenir la première république noire en 1804. Ces heures terribles virent également la genèse des créoles, langues qui témoignent des dynamiques sociales et culturelles propres aux anciennes «îles à sucre» françaises. Dans cet environnement totalement déshumanisé, les esclaves ont également reconstruit un univers religieux lié aux cultes africains, mais ayant ses propres caractéristiques, comme le montre le vaudou (voir zombi).
Le monde des Blancs auquel étaient confrontés les esclaves n'était pas uniforme : entre les yabs de La Réunion et les békés des Antilles, il y avait de grandes différences, notamment économiques. Dans l'espace atlantique, les Noirs ont été au contact des Amérindiens, en particulier des Karib. Le métissage des populations et des cultures ne se limite donc pas à celui des colons européens avec des esclaves africains.
La Réunion, la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique, devenues départements d'outre-mer en 1946, sont nées de cette histoire coloniale et esclavagiste particulièrement complexe. Mais c'est une histoire partagée par l'ensemble de la nation française : un abolitionniste comme l'abbé Grégoire, ou, à l'inverse, Bonaparte qui rétablit l'esclavage en 1802, sont des acteurs à la fois de l'histoire nationale et de celle de l'esclavage et des abolitions. L'union de ces deux histoires se mesure à la place que tient la révolte des Noirs de Saint-Domingue dans la Révolution française.
Leur lien se manifeste également dans les somptueux hôtels particuliers de négriers que l'on peut encore voir dans certains ports comme Nantes ou Le Havre. La prospérité française du XVIIIe siècle vient aussi de ce trafic humain destiné à pourvoir les habitations en main-d'oeuvre nécessaire pour fournir des productions toujours plus importantes. Plus globalement, c'est toute l'Europe qui a tiré profit de ce «très grand dérangement» qu'a constitué la traite négrière. Le parcours de l'esclave Olaudah Equiano ou le rôle précurseur des quakers anglo-saxons dans le combat abolitionniste permettent de rappeler la place qu'elle y a tenue. La Grande-Bretagne et les États-Unis furent d'ailleurs les deux premiers pays à abolir, en 1807, la traite négrière. Deux siècles plus tard, à l'occasion de la commémoration de 2007, le Premier ministre Tony Blair qualifiait cette pratique de «commerce honteux» et de «crime contre l'humanité».Nature du document : Documentaire Abécédaire de l'esclavage des Noirs [texte imprimé] / Gilles Gauvin, Auteur . - Dapper, 2007 . - 165 pages. Lieu d'édition : Paris.
ISBN : 978-2-915258-21-9
Résumé : Entre le XVe et le XIXe siècle, 12 à 15 millions d'Africains ont subi un exil brutal. Cette déportation massive a été reconnue par l'État français, et, le 10 mai 2006, la République française commémorait pour la première fois, sur le sol métropolitain, les mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. Cette date de célébration nationale, proposée par le Comité pour la mémoire de l'esclavage, présidé par Maryse Condé, et décrétée par le président de la République Jacques Chirac, était l'aboutissement d'un long processus. Votée à l'unanimité du Parlement le 10 mai 2001, la loi, portée par Christiane Taubira, députée de Guyane, avait qualifié l'esclavage et la traite négrière pratiqués par les Européens de crime contre l'humanité.
L'histoire de ce que le révolutionnaire Mirabeau considérait déjà comme un «crime des nations» fait partie intégrante de l'histoire de France. Les programmes de l'école primaire (cycle 3), du collège (quatrième) et du lycée (seconde) prévoient d'ailleurs l'étude des périodes durant lesquelles s'est déroulée la traite négrière. Mais il reste beaucoup à faire pour que le public apprenne qu'elle ne se résume pas au schéma du commerce triangulaire et à l'abolition de l'esclavage proclamée en 1848 par Victor Schoelcher. Il s'agit d'évoquer aussi la mémoire d'une vie quotidienne faite de souffrances terribles, d'une négation de l'identité humaine, organisées par les États européens à travers des règlements, édits, législations, réunis quelquefois sous le titre générique de Codes noirs, mais faite également de résistances et de révoltes dont le marronnage et les insurrections furent les principales formes. Les répressions furent toujours sanglantes, mais l'enfermement de Toussaint Louverture au fort de Joux n'empêcha pas Haïti de devenir la première république noire en 1804. Ces heures terribles virent également la genèse des créoles, langues qui témoignent des dynamiques sociales et culturelles propres aux anciennes «îles à sucre» françaises. Dans cet environnement totalement déshumanisé, les esclaves ont également reconstruit un univers religieux lié aux cultes africains, mais ayant ses propres caractéristiques, comme le montre le vaudou (voir zombi).
Le monde des Blancs auquel étaient confrontés les esclaves n'était pas uniforme : entre les yabs de La Réunion et les békés des Antilles, il y avait de grandes différences, notamment économiques. Dans l'espace atlantique, les Noirs ont été au contact des Amérindiens, en particulier des Karib. Le métissage des populations et des cultures ne se limite donc pas à celui des colons européens avec des esclaves africains.
La Réunion, la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique, devenues départements d'outre-mer en 1946, sont nées de cette histoire coloniale et esclavagiste particulièrement complexe. Mais c'est une histoire partagée par l'ensemble de la nation française : un abolitionniste comme l'abbé Grégoire, ou, à l'inverse, Bonaparte qui rétablit l'esclavage en 1802, sont des acteurs à la fois de l'histoire nationale et de celle de l'esclavage et des abolitions. L'union de ces deux histoires se mesure à la place que tient la révolte des Noirs de Saint-Domingue dans la Révolution française.
Leur lien se manifeste également dans les somptueux hôtels particuliers de négriers que l'on peut encore voir dans certains ports comme Nantes ou Le Havre. La prospérité française du XVIIIe siècle vient aussi de ce trafic humain destiné à pourvoir les habitations en main-d'oeuvre nécessaire pour fournir des productions toujours plus importantes. Plus globalement, c'est toute l'Europe qui a tiré profit de ce «très grand dérangement» qu'a constitué la traite négrière. Le parcours de l'esclave Olaudah Equiano ou le rôle précurseur des quakers anglo-saxons dans le combat abolitionniste permettent de rappeler la place qu'elle y a tenue. La Grande-Bretagne et les États-Unis furent d'ailleurs les deux premiers pays à abolir, en 1807, la traite négrière. Deux siècles plus tard, à l'occasion de la commémoration de 2007, le Premier ministre Tony Blair qualifiait cette pratique de «commerce honteux» et de «crime contre l'humanité».Nature du document : Documentaire Gauvin Gilles. Abécédaire de l'esclavage des Noirs. Dapper, 2007, 165 pages. Lieu d'édition : Paris.Réservation
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Cote Localisation Section Code-barres Disponibilité 326 GAU Espace Documentaire 3-Sciences sociales 005167 Disponible