Bande dessinée et témoignage : la mise en récit de la Shoah
- Auteur : Jonathan Haudot
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- Editeur : Paris : CNRS Editions 2009
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- Nature du document : Documentaire
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Résumé :
éfinissable comme « un récit autobiographique- ment certifié d’un événement passé, que ce récit soit effectué dans des circonstances formelles ou informelles »1, le témoignage constitue l’outilliminairede toute mémoire. Dans la construction du souvenir de la Shoah, la parole testimoniale des rescapés incarne le pivot de productions dites de références que sont, par exemple, les textes de Primo Levi, le film Shoah réalisé par Claude Lanzmann ou encore la BD Maus (1987-1992) signée Art Spiegelman pour laquelle l’auteur a recueilli et reproduit le témoignage de son père survi-vant des camps nazis tout en représentant les Juifs sousles traits de souris et les Allemands en chats.
Certainement en raison de sa notoriété, Maus a suscité de nombreuses analyses émanant des sciences sociales, des études pour la plupart cernant les rouages de la transmission testimoniale propre à ce titre,à savoir qu’avec son découpage séquentiel oscillant entre autobiographie et biographie, cette œuvre poly- phonique a pour particularité formelle de transmettre un témoignage de rescapé en lui accordant les caractéristiques du discours autobiographique alors que l’acte de médiation le situe, par essence sur le versant du biographique. Cette suspension du caractère homodiégétique du biographique participe à un méta- discours de non-altération de la parole testimoniale reproduite2. Pour autant, si dans les travaux liant le génocide juif à la BD le titre d’Art Spiegelman a grandement attiré l’attention des chercheurs, au sein des albums parus en France de 1944 à 2007, il ne constitue pas l’unique pro- duction BD dédiée à la parole d’un ou de plusieurs survivants3. En effet, il existe aussi Au nom de tous le smiens et Seules contre tous.
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- Mots-clés : Shoah / BD / bandes dessinées