Le prodigieux destin de Peter

• Auteur : Maëlle Fierpied
• • Editeur : Paris : L'école des loisirs 2014
  • ISBN/ISSN : 978-2-211-21694-4
  • Format : 334 pages. Lieu d'édition : Paris
• • Genre : roman
  • Résumé :

    Monsieur et madame Petons vivaient pauvrement avec leurs deux enfants dans une petite bicoque ouverte aux quatre vents. La maisonnette, construite de bric et de broc, était plantée dans un terrain vague qui voyait peu le soleil. On y accédait par une ruelle étroite dissimulée entre deux entrepôts, quasiment invisible de la rue. On s'était souvent demandé si les incessants courants d'air n'étaient pas responsables du retard mental de Peter, le petit dernier de la famille Petons. Comme si le souffle constant qui secouait les murs de la masure avait pu emporter le peu d'intelligence du garçon. Du haut de ses neuf ans, il gazouillait plutôt qu'il ne parlait, restait assis de longues heures à observer le ciel et aimait gribouiller à la craie sur les tôles grises de sa maison. Ses parents et sa soeur faisaient avec. Il était difficile d'en vouloir à Peter car il possédait un visage d'ange. Ses cheveux châtains étaient parsemés de fils d'or, son visage rond avait une peau dorée constellée de taches de rousseur, ses yeux étaient à la fois clairs et obscurs, mêlant le marron et le bleu. Mais surtout, Peter affichait en toutes circonstances un sourire à faire fondre le coeur le plus glacial.
    Monsieur Petons passait ses journées en ville à essayer de trouver un travail. Les temps étaient durs et, avec quatre bouches à nourrir, l'homme acceptait n'importe quel emploi. En un an, il avait déjà exercé comme réparateur de chaises, vendeur de clous, frotteur de parquets et aplatisseur de corne sans parvenir à en conserver un seul. La qualité de son travail n'était jamais remise en question. Si on le renvoyait, c'était surtout parce que son poste cessait d'exister. Ses employeurs subissaient eux aussi la crise de plein fouet.
    Madame Petons, de son côté, cultivait un petit potager au fond du terrain vague. La terre était pauvre et manquait cruellement de soleil. Elle appliquait à ses légumes la même méthode que pour ses enfants. Elle était persuadée qu'avec de la patience et des bons soins on parvenait à tout. Elle arrivait ainsi à récolter assez de navets, carottes et pommes de terre pour les vendre sur le marché. Olivia, la fille aînée, étudiait dans un établissement pour jeunes filles avec le fol espoir de devenir un jour institutrice. Elle rêvait, tout comme ses parents, d'une vie meilleure pour sa famille. Juste de quoi manger chaque soir de la semaine et s'habiller décemment. Seul Peter semblait se satisfaire de son sort. Il grandissait et gambadait dans le terrain vague avec un bonheur inconditionnel.